mardi 16 février 2010

So Fantastic Mr Fox

Wes Anderson, réalisateur résolumment indépendant, revient avec un film d'animation à l'ancienne qui réjouira (les pas trop) petits et grands : Fantastic Mr Fox. Et a invité George Clooney, Meryl Streep et Bill Murray, entre autres, à prêter leur voix aux différents personnages.


Pour son premier film d'animation, Wes Anderson s'est attaqué à un monument de la littérature enfantine : Fantastic Mr Fox de Roald Dahl. Ou l'histoire d'un renard rusé qui n'a pas son pareil pour voler poules, oies et autres dindes. Ce qui a le don d'ulcérer les fermiers qui les élèvent et qui vont tenter de se venger.

Deux ans ont été nécessaires pour venir à bout de cette entreprise peu banale. Pour un résultat étonnant, drôle et même souvent poétique.

A l'heure où la 3D semble régner en maître sur l'animation, Wes Anderson, lui, a préféré le charme presque d'antan du stop-motion (procédé image par image, comma Wallace et Gromit par exemple). Un processus qui permet de donner véritablement vie à tous ces personnages. Un peu plus et on aurait l'impression de pouvoir toucher la fourrure de ce renard malin et de tous ses compagnons.


Pour les voix, comme Wes Anderson ne fait rien comme tout le monde, ou presque, il ne pouvait se contenter de convoquer les acteurs dans un simple studio de doublage. Alors, il les a conviés quelques jours dans une ferme du Connecticut. Là, chacun, de George Clooney à Bill Murray, ont interprété leur personnage, comme s'ils étaient de chair et d'os. Si dans le scénario, les animaux se mettaient à creuser, les acteurs en faisaient autant en vrai. La preuve:




Fantastic Mr Fox a reçu un excellent accueil de la critique aux Etats-Unis, à défaut d'avoir véritablement trouvé son public. Il est deux fois nommé aux Oscars (meilleur film d'animation et meilleure musique pour Alexandre Desplats). Et a d'ores et déjà reçu plusieurs récompenses. Parmi elles, celle du meilleur film d'animation par le New York Films Critics Circle Awards :



Crédits photos : DR                                                                   

mercredi 10 février 2010

Le Daily Show de Jon Stewart

Chaque semaine depuis 1999, du lundi au jeudi à 23 h, Jon Stewart propose sur la chaîne américaine Comedy Central, le Daily Show, un JT satirique hors pair. Il y décortique l'actualité politique américaine. Et maitrise l'art de l'interview comme peu d'autres, ne se démontant devant aucun de ses invités, qu'il s'agisse de Clint Eastwood comme du vice-président américain Joe Biden.


S'il y a une émission que les politiques américains redoutent, c'est bien le Daily Show. Et il y a de quoi! Rien n'échappe à l'oeil affuté de l'incontournable Jon Stewart et de son équipe. Pas plus les multiples contradictions des uns que les petits travers des autres.

Alors, forcément dans l'émission diffusée lundi 8 février 2010, les anti-sèches de Sarah Palin ont été largement évoquées :

The Daily Show With Jon StewartMon - Thurs 11p / 10c
AmeriGasm
www.thedailyshow.com
Daily Show
Full Episodes
Political HumorHealth Care Crisis



Si l'émission est ouvertement démocrate, elle n'épargne personne. A tel point que ses révélations ou autres mises au point ont déjà contraint des commentateurs politiques de tous bords de reconnaître publiquement leurs torts. Ainsi le très conservateur Sean Hannity de Fox News. Ou le non moins liberal (au sens anglo-saxon du terme, soit progressiste) Keith Olbermann sur MSNBC.
 
 


Et tous les hommes et femmes politiques se pressent sur son plateau. Même Christine Lagarde, l'actuel ministre français de l'économie, a répondu à l'invitation. Tout comme le vice-président américain Joe Biden :

The Daily Show With Jon StewartMon - Thurs 11p / 10c
Joe Biden Pt. 1
www.thedailyshow.com
Daily Show
Full Episodes
Political HumorHealth Care Crisis

The Daily Show With Jon StewartMon - Thurs 11p / 10c
Joe Biden Pt. 2
www.thedailyshow.com
Daily Show
Full Episodes
Political HumorHealth Care Crisis

 
 

L'émission est enregistrée en fin d'après-midi le jour même de sa diffusion, dans les conditions du direct, au 733 11th Avenue, entre la 51st et la 52nd Street à New York, non loin de l'Hudson River. Jon Stewart vient théoriquement à chaque fois saluer le public et répond même un bon moment aux questions avec beaucoup de gentilesse et autant d'humour. Comment le sais-je? Parce que j'ai pu y assister en octobre 2008, alors que la campagne présidentielle américaine battait son plein, après m'être inscrite sur le site du Daily Show. Il ne faut pas hésiter à y retourner régulièrement car ils ouvrent de temps en temps quelques dates. Sur place, il faut s'armer de patience, car il est conseillé de venir au minimum une bonne heure avant.


Jusqu'en décembre 2008, Canal + décalé diffusait l'émission dès le lendemain de sa diffusion américaine. Désormais, Canal + ne la programme plus que le samedi matin à 7h35, dans sa version internationale (également diffusée sur CNN), soit une sorte de résumé de la semaine.


Crédits photos: Moi!

NB : sauf indication contraire, toutes les vidéos sont en VO non sous-titrée

mardi 2 février 2010

Le charme de House n'opère plus tout à fait. C'est grave docteur?

TF1 propose dès ce 2 février la saison 5 inédite du Dr House. Un événement malheureusement terni par la qualité bien moindre de ses nouveaux épisodes. Etat des lieux.

Quand l'acariâtre docteur Gregory House déboule sur le petit écran dans des aventures inédites, comme ce 2 février sur TF1 à 20 h 45, on a tendance à se frotter les mains. Pourtant pas cette fois. En tous les cas pas tout à fait.

Bien sûr Hugh Laurie propose toujours une partition impeccable dans la peau de l'incorrigible et insupportable diagnosticien. Le reste de la distribution n'a pas non plus grand chose à se reprocher. Pas plus que les dialogues, souvent soignés aux petits oignons. Ou même les cas placés entre les mains de House et de ses sbires que l'on suit toujours avec un plaisir certain.

Alors où est le problème? Il vient du fait que la série médicale a placé la barre très haut avec ses quatre premières saisons. Et tout ce que je viens d'énumérer permet certes de passer un très bon moment à chaque nouvel opus. Mais n'occulte pas la quasi médiocrité (d'accord le mot est sans doute un peu fort... quoique!) du fil rouge feuilletonnant, ces relations entre personnages qui rendaient chaque histoire inédite plus palpitante les unes que les autres et qui s'afadissent peu à peu.

Dans les premiers épisodes, l'incontournable Wilson (Robert Sean Leonard, vu dans Le cercle des poètes disparus) est particulièrement absent. Force est de constater que même en second rôle, il constituait un pendant positif qui rendait supportable tous les défauts (et ils sont nombreux) de House. Et en voyant ses apparitions réduites au minimum pendant plusieurs heures, l'intérêt s'émousse clairement. D'autant plus que dès lors la narration se recentre sur des personnages pas aussi palpitants, à l'image de l'intrigue tournant autour de Thirteen. Preuve en est que même les scénaristes eux même vont très vite oublier les développements qu'ils ont eux-mêmes créés. Ou sinon, comment expliquer que la maladie de Thirteen, entre autres, occupe autant de place dans la première partie de la cette cinquième saison pour ne plus être évoqué. Ni dans la deuxième partie de la saison, ni même dans les onze premiers épisodes de la saison suivante (le 12ème n'a été diffusé que le 1er février).

Quant aux rapports entre House et Cuddy, si le vieux principe utilisé par tellement de séries du "je t'aime moi non plus" a longtemps fonctionné, ce n'est désormais plus le cas. La faute aux scénaristes qui ne savent toujours pas quoi faire de leur relation.

Quand un des acteurs récurrents (cet article permet de savoir de qui il s'agit, pour quelles raisons et comment il disparaît) part travailler pour l'Administration Obama, peut-être serait-il bon de faire disparaître son personnage d'une manière correspondant en partie au moins à l'évolution que l'on avait choisi de lui faire suivre. Ce qui n'est pas le cas des auteurs de House. Qui sont d'ailleurs si peu inspirés qu'ils trouvent très judicieux de rappeler momentanément Amber d'entre les morts.

La conclusion de la saison 5 parvient néanmoins à redresser un peu la barre. Et pouvait laisser espérer une saison 6 autrement supérieure. Las! Depuis son retour sur la Fox le 24 septembre 2009, le feuilleton semble être reparti dans ses mauvais travers en s'orientant vers une voie, puis vers une autre diamétralement opposée; en mettant l'accent sur l'ancienne équipe de House au détriment de la nouvelle qui disparaît pour des prétextes peu clairs mais revient pour des raisons quasi aussi obscures. Même si on ne peut qu'applaudir de voir Wilson retrouver une  place prépondérante qu'il n'aurait jamais dû quitter.

Les qualités du Dr House demeurent aujourd'hui plus nombreuses que ses défauts, à la vue des nouvelles intrigues, on peut se demander jusqu'à quand. Et d'un feuilleton génial, le Dr House ne devient plus peu à peu qu'une oeuvre à peine supérieure à la moyenne. Dommage!

(crédit photo : DR)



Les nominations des Oscars sont tombées

ça y est les nominations des 82èmes Oscars sont enfin annoncées. Deux, voire trois films, font d'ores et déjà figure de favoris : Avatar et Démineurs, neuf citations chacun, mais aussi In the air et ses six nominations.

Comme chaque année à pareille époque, Hollywood s'est levée à l'aube ce mardi 2 février. Dès 5h38 heure de Los Angeles (14 h 38, heure française) pour être précise. Puisque c'est à ce moment-là que les nominations pour les Oscars 2010 sont tombées. Il faut dès lors aux heureux nommés de patienter jusqu'au 7 mars prochain pour connaître enfin le nom de tous les lauréats. (mise à jour: pour en savoir plus sur la campagne pour les Oscars: c'est ici.)

Rayon nouveauté : la catégorie "meilleur film" passe de 5 à 10 nominations. Une fausse bonne trouvaille dans la mesure où on voit difficilement d'autres longs métrages que ceux nommés dans la catégorie "meilleur réalisateur" avoir une véritable chance dans cette catégorie. D'ailleurs, dans ces cinq, seuls trois semblent se détacher véritablement. En effet, les différentes récompenses qui ont déjà été attribuées ces dernières semaines se révèlent un bon baromètre pour essayer de prédire qui l'emportera dans la reine des catégories. Or, force est de constater qu'Avatar et Démineurs ont clairement rafflé la mise, avec un avantage certain pour le second. Et si d'aventure la statuette devait échapper à l'un ou l'autre, tous les observateurs américains semblent d'accord pour affirmer que seul In the air a véritablement une chance de contrarier leurs desseins. Et peut-être éventuellement Inglorious Basterds.
Pour l'anecdote, la bataille entre Avatar et Démineurs fait s'affronter deux réalisateurs qui ont aussi pour particularité d'avoir été mari  (James Cameron) et femme (Kathryn Bigelow) à la ville, avant de divorcer.

Rayon interprétation, on voit difficilement comment Christopher Waltz (Inglorious Basterds) et Mo'nique (Precious) pourraient repartir bredouille le 7 mars. Tant ils ont dominé l'ensemble des remises de prix pour les meilleurs seconds rôles jusqu'à présent. Côté meilleurs acteur et actrice, la lutte semble se limiter à deux duels : Jeff Bridges (Crazy Heart) et George Clooney (In the air) chez les hommes et Sandra Bullock (The blind side) et Meryl Streep (qui avec Julie & Julia décroche sa 16ème nomination, un record!), chez les femmes. Avec un net avantage pour les deux premiers.

La catégorie "meilleur film étranger" est traditionnellement la plus difficile à pronostiquer. Et pour cause, le système de votation est tel que seules les personnes pouvant démontrer qu'elles ont bel et bien vu les films (en pointant lors des projections prévues pou les différents films nommés) ont le droit d'élire leur long métrage en langue étrangère préféré. Pour le moment, Le ruban blanc semble néanmoins tenir la corde. Au gran dam du français Un prophète.

Quant au film d'animation, Là haut (nommé également, et ce n'est que la seconde fois que cela arrive après La Belle et la bête, pour un film d'animation, comme "meilleur film") est grandissime favori, malgré la montée en puissance récente de l'excellent Fantastic Mr Fox (le français et très prolixe Alexandre Desplats est également nommé au titre de la meilleure musique pour ce film).

Et comme il ne peut désormais y avoir d'Oscars sans Razzies, leur anti-thèse, celles-ci ont dévoilé le 1er février leurs (très peu glorieux) candidats.

Nominations des Oscars 2010 (en anglais)


(crédit photo : DR)